Cela fait de nombreuses années que l’on est en quête d’un principe actif à même de ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer. Une préparation qui poursuit cet objectif est le principe actif appelé donanemab, développé par l’entreprise pharmaceutique Eli Lilly, qui a montré des résultats encourageants dans le cadre d’une étude clinique de phase III. Le 2 juillet 2024, l’autorité américaine de surveillance des médicaments Food and Drug Administration (FDA) a délivré une autorisation pour le donanemab (nom du médicament Kisunla), qui n’a en revanche pas encore été approuvé en Suisse.
À l’instar des principes actifs aducanumab et lecanemab, développés respectivement par Biogen et Eisai et autorisés aux États-Unis, le donanemab est lui aussi un anticorps monoclonal qui cible les dépôts de protéines dans le cerveau, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Ces dépôts, également appelés plaques amyloïdes, sont considérés comme l’une des causes de la maladie. L’objectif du principe actif est donc de modifier les mécanismes à la base de la maladie d’Alzheimer et d’en ralentir ainsi la progression. Dans les études cliniques de phase II et III réalisées jusqu’ici et visant à évaluer la sécurité et l’efficacité du donanemab, le principe actif était administré une fois par mois par voie intraveineuse aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer au stade initial. Eli Lilly a annoncé que l’étude de phase III TRAILBLAZER-ALZ 2 a obtenu des résultats encourageants.
Ralentissement du déclin cognitif dans diverses études
En 2021, l’entreprise pharmaceutique publiait les résultats d’une étude clinique de phase II incluant quelque 270 personnes traitées à un stade précoce de la maladie. Les personnes sous donanemab avaient montré un ralentissement du déclin cognitif et une réduction des plaques amyloïdes, comparativement aux personnes sous placebo.
Deux ans plus tard, les résultats préliminaires de l’étude clinique de phase III TRAILBLZER-ALZ 2 incluant quelque 1700 personnes ont été communiqués : l’administration de la substance active durant 18 mois a permis de réduire de 35 % le déclin cognitif et fonctionnel des patients traités sur une période de 18 mois, par rapport au groupe placebo, et a entraîné une réduction de 40 % du déclin dans leur capacité à réaliser les activités de la vie quotidienne. Le traitement a par ailleurs réduit les plaques amyloïdes dans le cerveau, caractéristiques de la maladie. Les résultats ont cependant aussi montré que la substance active peut provoquer des effets secondaires tels qu’œdèmes cérébraux et microhémorragies.
Les résultats détaillés de cette étude ont été présentés en juillet 2023 dans le cadre de l’Alzheimer’s Association International Conference à Amsterdam et publiés dans la revue médicale JAMA. L’entreprise mène également d’autres études cliniques de phase III sur l’administration de différents dosages et leur répercussion sur les effets indésirables.
Mise à jour concernant l’autorisation
Le 2 juillet 2024, l’autorité américaine de surveillance des médicaments Food and Drug Administration (FDA) a délivré une autorisation pour les États-Unis. En octobre 2023, Eli Lilly a également déposé une demande d’autorisation auprès de Swissmedic, l’autorité compétente en matière d’autorisation et de surveillance des produits thérapeutiques en Suisse. La décision est encore en suspens.
En dépit des résultats encourageants de l’étude de phase III, ce principe actif ne pourra pas non plus enrayer la maladie d’Alzheimer ni la guérir. Les interventions non médicamenteuses restent donc primordiales afin de soutenir les personnes atteintes d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée ainsi que leurs proches et de préserver leur qualité de vie.